Trésor Kibangula

L’escrime fait son tour à Lille

Opération séduction : l’escrime dans tous ses états. Depuis fin août, les professionnels de l’épée visitent à bord de leur énorme camion, les principales villes de France. Le but : promouvoir ce sport avant le championnat du monde d’escrime Paris 2010, et faire connaître ses origines, son évolution et ses bénéfices pour la santé. Les Lillois se sont prêtés au jeu hier après-midi à la place de République.

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Sans limite d’âge, l’escrime est un sport destiné au grand public. Il est abordable financièrement et même physiquement !

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Les organisateurs de cette journée de sensibilisation ont tenu à respecter la particularité de la prochaine édition du championnat du monde de la discipline : organiser la compétition des personnes valides au même moment que celle des personnes non valides.

Des jeunes enfants handicapés ont donc été initiés à l’handi-escrime pour apprendre les bases techniques élémentaires de l’épée. Cédric Spy, 32 ans, résidant à Hasbrouck, apprécie l’initiative et en profite pour présenter l’handi-escrime au public.

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Cédric Spy souligne également le bien-fondé de cette initiative par rapport aux enfants vivant avec handicap.

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Les petits curieux ont aussi leur mot à dire. Munis d’un masque et d’une épée en plastique, ils sont prêts à devenir professionnels. Ils apprennent en même temps à gérer leurs mouvements, à se concentrer et à respecter les autres dans une ambiance compétitive.

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Isabel, Trésor et Jie


La braderie de Lille, tremplin des revendications palestiniennes

Les 4 et 5 septembre derniers, la ville de Lille était en ébullition. Des antiquaires et des brocanteurs s’y étaient donné rendez-vous, ainsi que quelque deux millions de curieux, à l’occasion de la braderie. Mais les mouvements politiques et syndicaux et les associations n’étaient pas en reste. Au contraire.

Sur le boulevard de la Liberté, à quelques pas du palais des Beaux-Arts, Trésor Kibangula, observateur de France 24, est tombé sur le stand de Génération Palestine tenu par un groupe de jeunes défendant la cause palestinienne. En pleine braderie, leur stand ne se contentait pas seulement de vendre des t-shirts « made in Palestine ». Il était aussi là pour faire passer un message. Lequel ?


Dorian Demarcq, artisan d’art : toute une histoire avec les géants !

Sculpture grotesque en apparence, chaque géant occupe une place de choix dans la vie communautaire. Même Dorian Demarcq ne peut en réclamer la paternité. La commune ou la région s’identifie à son géant. Mais, l’histoire de l’artisan avec ses créations continue autrement, au-delà de l’atelier de fabrication.

« Le géant est un vecteur du lien dans une communauté » affirme, sur un ton tranquille, Dorian Demarcq. Depuis 1999, ce lillois crée et restaure les géants de la France et de la Belgique. Visiblement, l’artiste s’efforce à prendre ses distances avec ses œuvres. Pourtant, ces dernières le poursuivent partout. Les géants ne se contentent plus de l’atelier qui leur est destiné au rez-de-chaussée de cette maison sise rue Paul Lafargue, au quartier de Wazemme. Ils montent l’un après l’autre les escaliers et envahissent le salon. Difficile de faire la distinction entre lieu de travail et espace privé chez Dorian.

« Il faudrait que chacun trouve un rôle dans la conservation de géant »

C’est sous le visage figé de Madame Goliath, épouse du célèbre géant, que la famille Demarcq vit au quotidien. Le regard péremptoire de ce géant de la Ducasse d’Ath dont la naissance remonte à 1715, contrôle tous les coins et recoins de l’habitation.  En cette période d’été, les deux enfants de Dorian et son épouse sont partis en vacances dans le Sud. La baraque prend vite des allures de cimetière d’objets en carton pâte coloré, au point d’envouter même son propriétaire.

Toujours en mouvement, debout, rarement assis, des cigarettes se succèdent l’une après l’autre dans sa bouche. On pourrait penser que Dorian cherche à éviter le regard croisé de Madame Goliath pour nous faire ses confessions intimes mais non. Au contraire. « Je suis dérangé lorsque je vois des géants sales lors de certaines sorties parce que les gens n’en prennent pas soin. C’est pourquoi, avant de vouloir un géant pour sa commune ou sa région, il faudrait prendre le temps de réfléchir et que chacun trouve un rôle à jouer dans la conservation de ce géant » suggère, en bon défenseur, Dorian aux associations locales qui veulent reconstituer leur patrimoine culturel.

C’est cette dimension participative de la communauté locale qui le retient dans le monde des géants jusqu’à ce jour. « Le principal, c’est la rencontre avec les gens et leur démarche à se constituer en association pour promouvoir leur géant. Ensemble, nous participons à un projet de conception en définissant en amont la forme du géant. On se documente, on fait des études, des fouilles historiques pour que le géant ait tout son caractère identitaire » explique Dorian.

Confiant, l’artisan s’estime passionné par son métier. Un métier auquel il n’était pourtant pas attiré au départ. Aujourd’hui, il y est entièrement malgré toutes les exigences de ce travail.

« On doit toujours prendre ses distances et persévérer. La construction des géants doit rester traditionnelle car beaucoup de choses sont à conserver et à transmettre aux générations futures. Sinon, les communautés ne s’identifieront plus à leurs géants » prévient-il, avec son air toujours décontracté.


Le témoignage d'un Congolais chez les Bretons sur France 24

 Au mois d’août, les nations celtes se sont données rendez-vous pendant dix jours à Lorient, en Bretagne, pour le festival interceltique. L’observateur de France 24, Trésor Kibangula, fraîchement débarqué de Kisangani, en République démocratique du Congo (RDC), a assisté aux festivités : il espère qu’un jour les Congolais aussi prendront soin de leur traditions. Lire son témoignage et voir les photos…


"Dieu inventa le vin et la danse pour que les Bretons ne dominent pas le monde"

Enfants, jeunes et vieux, tout le monde danse

Les Bretons sont un peuple fêtard. Dans la salle Carnot, la « fête de nuit » (fest noz) est au rendez-vous tous les soirs. A partir de 22 heures, les festivaliers et les touristes, pas forcément celtes, dansent au rythme de la cornemuse bretonne traditionnelle. Une ambiance bien particulière. Des pas de danses de vrais danseurs s’entremêlent avec ceux des apprentis, des amateurs… Le tout dans une franche convivialité.

 Les danses ont beau être anciennes, les danseurs sont de tous âges. Enfants, jeunes et vieux, tout le monde a sa place. De l’an dro à la scottish en passant par l’hanter dro, les gavottes ou le plinn, tous les styles de danse bretonne, voire celte, passent et repassent. Les apprentis hésitent pour entrer en scène. « Certains pas de danses sont difficiles à suivre. Pour un débutant comme moi, vaut mieux attendre les danses plus simples » avoue Jules, Breton de souche pourtant. Pour l’heure, il se contente d’observer et d’applaudir.

On ne résiste pas à la Koster Hoït 

Les pas de la danse Koster Hoït

Jacky, 65 ans, et Mauricette, son épouse, viennent de Pontivy, à une cinquantaine de kilomètres de Lorient. Jacky est breton lui aussi mais n’a appris à danser qu’à ses 50 ans. Depuis, il en est devenu accro. « C’est la Koster Hoït (le côté du bois), la danse de mon village Rostrenen. Je ne peux pas y résister » confie-t-il alors que les sonneurs changent de rythme. Avec sa femme, il s’empresse d’aller danser.

Pour lui, les pas de cette danse du centre de Bretagne sont bien simples : « 1, 2, 3, 4, 5 et 6 ; 1, 2, 3, 4, 5 et 6. Le tour est joué » résume-t-il, après une courte exhibition en solo. Le dire ainsi, c’est une chose, mais le danser correctement en est une autre… pour beaucoup.

Damien, 30 ans, danseur breton moyen

 Plus loin dans la salle, Damien, breton encore, la trentaine, a sa stratégie: « il suffit de bien observer la personne qui danse bien, ensuite entrer en scène et faire comme lui. Sinon vous restez comme mon frère qui ne sait toujours pas danser. Et puis, dans la salle, il y a toujours des gens prêts à vous montrer quelques pas. Il faut se laisser aller

 

 La Bretagne a demandé d’inscrire le fest noz (fête de nuit) sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. En attendant, les portes de la salle Carnot restent ouvertes tous les soirs pour accueillir tous ceux qui veulent danser. L’invitation est donc lancée.

La danse en couple