De Kisangani à Lorient : une remise en cause culturelle

Article : De Kisangani à Lorient : une remise en cause culturelle
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11 août 2010

De Kisangani à Lorient : une remise en cause culturelle

 En arrivant à Lorient, en plein festival interceltique, un Africain comme moi qui débarque pour la première fois en France ne peut qu’être surpris. Surpris de voir qu’en Bretagne, les traditions conservent encore leur valeur historique. Les danses et les costumes traditionnels, les kilts identitaires, la cornemuse, la grande parade celte… tout contraste avec sa conception de la société occidentale. Une société vue de chez lui comme celle de la rupture avec le « côté traditionnel » des choses. 

Ce qui reste de manif coutumière au Congo

Je m’appelle Trésor Kibangula. Je viens de Kisangani, dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. Avec 9 autres étudiants étrangers de l’Esj-Lille, je découvre le festival. Que de surprises ! Mon appréhension d’un monde occidental tourné résolument vers la modernité est remise en question. Je vois les Celtes faire la promotion de leurs us et coutumes au grand jour alors qu’en Afrique, les missionnaires ont exhorté nos aïeux à abandonner les leurs. Conséquence : certains rites traditionnels africains sont bannis et certaines « églises » s’en mêlent pour les qualifier de « sorcellerie.»  

Au festival interceltique de Lorient

Ici, Bretons, Ecossais, Acadiens, Irlandais ou Galiciens éprouvent toujours une fierté pour leur culture. Là-bas, au Congo par exemple, au nom de l’évolution ou de la modernité, les cultures locales passent pour « dépassées » ou anachroniques. Trop peu de manifestations sont prévues pour mettre en valeur la richesse culturelle d’un grand pays regorgeant près de 500 tribus. Par exemple, seuls les chefs coutumiers portent encore des habits traditionnels. La mode a pris le dessus.  

Pour l’heure, je me contente de danser avec les festivaliers aux sons rythmés de la cornemuse celte. Avec espoir qu’un jour, un festival de ce type sera organisé chez moi, mettant en valeur la diversité culturelle du Congo.

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